samedi 16 août 2014

La légende de Pyrène

Pyrène, une jolie jeune fille était assise sur le seuil de sa maison et filait paisiblement sa quenouille en rêvant à un jeune homme aux traits doux, à l'air hardi. Elle poussa un cri de surprise. Il y avait devant elle un jeune homme aux traits doux et hardis à la fois, au regard vif et aux abondants cheveux bruns.
Qui es-tu ? murmura enfin la jeune fille.
Je suis Hercule, dit l'homme, je ne fais que passer. J'ai très soif. Je suis
allé capturer les bœufs à cornes d'or et je retourne chez moi.
Elle le regardait avec des yeux brillants et il revint à la nuit tombante près de la maison.
J'aimerais tant que tu restes ici, dit Pyrène. Que tu deviennes berger.
Nous aurions le plus beau troupeau du pays.
Oui, répondit sincèrement Hercule. Le soir, tu entendras mon appel
quand je regrouperai le troupeau. Tu sauras alors que je ne tarderai plus.
Tout l'été ils se rencontrèrent ainsi au plus secret de la forêt. Nul ne
connaissait leur amour. Mais avec l'automne le temps de ces amours allait
prendre fin.
J'irai trouver tes parents, dit Hercule, et l'on se mariera.
Hercule attendait Pyrène assis sur un rocher et respirant les mille odeurs d'herbe et de feuilles. Pyrène n'allait pas tarder. Hercule était heureux. Soudain, il entendit dans le ciel l'appel des oies sauvages. Il reconnut aus­sitôt leurs cris profonds et sut qu'elles retournaient vers son pays. En lui tout se bouleversa. C'est un présage, se dit-il. Il faut que je parte. Il se leva et partit aussitôt vers l'est, pris brusquement par la migration. Comme à son habitude, Pyrène, le cœur léger, alla près des rochers pour retrouver Hercule. Elle était aujourd'hui encore plus heureuse. Elle allait lui annoncer qu'elle attendait un enfant.
.Arrivée, elle appela Hercule mais nul ne lui répondit. Alors elle comprit tout : Hercule était parti.
La plus terrible tristesse s'abattit sur la jeune fille. Elle n'hésita pas. Elle courut vers l'est sans plus attendre, à perdre haleine, traversant les four­rés de ronces, grimpant aux flancs arides des collines, pataugeant dans les étangs, ne s'arrêtant que pour boire et pour pleurer. Quand elle com­prit qu'elle ne rattraperait jamais Hercule, elle se coucha sur l'herbe et poussa un immense cri.
Alors les loups affamés arrivèrent. Pyrène lutta quelque temps, puis elle lâcha son bâton, poussant un cri encore plus fort que les autres. Les loups se jetèrent sur elle. Hercule au loin entendit ce cri. Il n'hé­sita pas, et revint en courant. Mais lorsqu'il arriva, il n'y avait plus sur le sol que quelques os blanchis. Fou de douleur il s'attaqua aux rochers, les remua et les jeta sur les loups qui s'enfuyaient. Ensuite il déposa les restes de la jeune fille sur une literie de fleurs et de feuilles. Puis il empila de gros blocs de pierre en guise de tombeau. Tant que dura sa tristesse il amassa ainsi les rochers créant une haute montagne. 
Ainsi naissaient les Pyrénées !

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